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02/11/2011

" Débouler sur les routes de campagne" 11H40 , Le Grand Livre des Gnomes, Terry Pratchett





Gomar







J'en ai marre de la ville.

Ca y est je l'ai dit !
Moi, l'homme cité, le Dieu Grec du HLM, le tombeur des boîtes branchées, le Steve Jobs de ma boîte de télécommunication, je me taille, me barre, m'arrache, me casse de toute cette saleté.
J'en peux plus du rythme infiniment calculé, de ma secrétaire dégueulasse qui me fait les yeux doux tous les matins dans l'espoir d'une promotion, du regard implorant du chauffeur pour son pécule qui lui payera qu'un sandwich rassi du subway, de ma femme qui m'attend à l'appart en esperant uniquement que j'ai en poche ma prochaine paye pour se payer la dernière paire de Louboutins à la mode, de mes clopes qui se consumment toutes seules, de mon smartphone qui me dérange même quand j'essaye de chier tranquillement.
Je VEUX du vrai !
Je veux comprendre ce que c'est de vivre, d'être un être humain avec du temps, des ressentis.
Je veux écouter ce qu'il se passe autour de moi sans entendre uniquement les bruits du périph ou des gens qui gueulent, je veux manger du pur, de la carotte avec un goût de terre qui vient de mon potager. Je veux des soirées feu de bois dans mon salon aux murs en pierre de taille avec les gosses qui jouent avec des jouets fabriqués par le pro du tour à bois du village d'à côté.
Je veux du bal de campagne ou les gens se parlent et dansent tous ensembles juste parce qu'ils sont heureux et pas parce qu'ils esperent un contrat monstrueux à la clé.
Je veux du calme.


C'est vraiment calme c'est fou.
La journée je me balade dans le coin.
On est un peu en Automne alors il faut dire que j'abrège mes marches assez vite à cause de la brume mais tout est tellement intense.
Il y a des feuilles mortes de partout, ça fait des dégradés de couleurs sur le sol tout autour de moi c'est impressionant.
C'est pas non plus la meilleur saison pour démarrer le jardin alors je vais au marché à 30 bornes. Je pensais que c'était un mythe moi la poissonière qui crie plus fort que le boucher qui crie plus fort que le fromager. Drôle.
Ma femme a préféré rester à la capitale pour la scolarité des gosses, elle trouve ça mieux.
Je suis assez d'accord avec elle, les séparer de leurs copains et de leur environnement n'est pas sage à leurs ages.
Ils viendront à Noël.


Ils ont pas pu venir finalement, on a pris l'habitude de faire Noël avec les grands parents, et mon père est bien trop vieux pour faire la route jusqu'ici. Ils font ça tous ensembles là-haut.
Je suis coincé ici à cause de la Neige, les trains ne peuvent pas bouger, les routes sont bloquées et l'aéroport le plus proche est à 200 bornes.
Comme je n'ai pas la télé je lis un vieux bouquin qui trainait dans la maison : La Peau de Chagrin de Balzac.
Je suis content d'être ici. J'ai fait le bon choix. Même si je m'ennuie souvent je réfléchie à plein de choses. Et j'écris.


Je n'écris que de la merde. Mon style est ampoulé, ça fait mal au coeur juste de regarder la tas de paperasse qui traîne sur la table en pin.
Je me fais chier putain. On est en Mars et il neige encore sans arrêts. Je sors de moins en moins. Les bals sont nazes avec de la musique merdique des années 90 jouée à l'accordeon et les gens ont peur de moi parce qu'ils ne me connaissent pas.
Le reste est trop silencieux.
Y a même pas d'oiseaux...


Des gens ont monté une ferme associative à côté. Ils ont pris un coq.
Au moins avant je pouvais dormir, maintenant je suis forcé de m'emmerder de 6 heures le matin jusqu'à ce que je tombe de fatigue.


Hier soir j'ai marché longtemps dehors. Je crois que j'ai fait une crise bizarre.
J'ai trouvé au fond d'un placard une bouteille d'alcool local qui devait pas avoir été ouverte depuis une bonne trentaine d'année. Et puis j'ai eu envie de prendre l'air.
Et là je me reveille et j'ai du sang et des plumes partout...
Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, j'entends hurler dehors. J'ai peur de sortir.
Ca frappe à ma porte, je suis sur qu'ils sont là pour moi. Ils veulent ma tête. Je leur fais peur avec ma montre qui fait de la lumière. Ils doivent penser que je suis une sorte de divinité très dangereuse.
Je suis terrifié.
Je crois que j'avais vu une vieille carabine au grenier. Je cours, je perds mon souffle.
Elle est là.
Je regarde par le vasistas, il y a encore de la brume. On est en Mai et il y a de la brume partout !
Je prends ma carabine, j'ouvre la petite fenêtre ridicule campagnarde de merde.
Je tire.

private private la joke à ta reum













Mayoreck











Armandine